Les épiceries solidaires

Propos de Guillaume Bapst, entrepreneur social.

créateur de l'ANDES


D’où vient l’idée de l’Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires (A.N.D.E.S) ?

Il y a 7,9 millions de « pauvres » en France. Qui sont ces populations précaires ? Des personnes sans aucune ressource, bien sûr, mais aussi, et en nombre croissant, des retraités, des travailleurs à temps partiel, des familles monoparentales, des étudiants… 

L’alimentation représente à la fois une part proportionnellement très importante des budgets précaires, et la variable d’ajustement financière puisque c’est l’un des seuls postes de dépense sur lequel on peut « rogner », une fois les dépenses fixes payées.

L'A.N.D.E.S veut donc redonner de la capacité de choix et de la liberté à cette « frange » de la population. « Donner à choisir, c’est permettre d’être ». Ce principe, qui nous est cher, est le fondement des épiceries solidaires. Nous voulons redonner de la liberté à ces Hommes, plutôt que de les considérer comme les « bénéficiaires » d’un don humanitaire. Ils peuvent choisir un produit, en fonction de leurs goûts, culture, et envies du moment. 

L'A.N.D.E.S. fait le pari fou, au quotidien, d’imaginer mille et une occasions de retrouver l’estime de soi en apportant des solutions créatives pour lutter contre l’exclusion. 

Ces épiceries solidaires, comment fonctionnent-elles ?

L’ A.N.D.E.S. soutient le développement des épiceries solidaires, structures associatives agencées en magasins de libre-service, qui proposent à 20 % du prix usuel des produits de consommation courante à des personnes en situation de précarité. Plus de 200 épiceries sont aujourd’hui adhérentes au réseau, représentant environ 120 000 « clients ». 

Ce sont des lieux d’accueil et d’échanges permettant de retisser du lien social. L’A.N.D.E.S a également développé 4 sites de valorisation des Fruits et Légumes sous forme de chantier d’insertion professionnelle (Rungis, Perpignan, Lille et Marseille). A Rungis, ce sont 5 tonnes par jour récupérées et conditionnées pour l’aide alimentaire !"