Quelle vitalité pour notre centre-ville ?
1er débat de notre série Politique Fiction /
BEAUGENCY 2020
On tient très souvent pour acquis qu'un centre-ville est le premier
lieu d'attractivité d'une agglomération. Son histoire, sa richesse
patrimoniale, le dynamisme supposé de ses activités commerciales et
culturelles, la dynamique de ses animations en feraient un premier lieu. Mais
le 21e siècle connait des évolutions majeures en termes d’usage, de
comportement et questionne naturellement cette posture du centre-ville.
Plan du débat
1)
Eclairages
sur les mutations
2)
Identité
associée au centre ville
3)
Propositions
de pistes d’actions immédiates et réalistes
1er temps :
Légitimité à se poser
la question (source Revue Prospective Dec 2011)
Le rapport
aux autres :
On observe une attitude
de plus en plus individuelle pour ne pas dire qui relève de l’individualité. Les
individus assument des rôles différents au sein de leur vie et ce, au sein de
tribus d’intérêt ou d’envies
ð Difficulté de saisir les
motivations de chacun moins lisibles et moins linéaires
ð Plus une logique de HUB /
carrefour échangeur où l’on vient se plugger
Le rapport
aux temps :
La densité de journée est
bien plus importante qu’il y a 20 ans : une journée d’aujourd’hui représente plusieurs jours d’il y a 30 ans. Aidée par
plein d’outils à disposition, la gestion du temps pourrait se faire de
manière séquencée et rationnelle. Mais sans compter un comportement zapping (lassitude
rapide) et de tentation (distraction rapide). A cela s’ajoute les
interpénétrations des sphères professionnelles et personnelles et des
difficultés finalement de gérer urgence, priorité et rythmes
ð Désynchronisation des
pratiques (demande) et donc une nécessaire adaptation de l’offre commerciale
ð Besoin de se poser et de
retrouver des moyens de reprendre le contrôle sur sa vie
Le rapport à la mobilité :
La capacité de mobilité
influence fortement la liberté individuelle de gouverner son temps et son
rapport à l’espace. La présence physique n’est plus la seule à devoir être
prise en compte, la présence virtuelle s’impose comme une dimension à part
entière
ð Le commerce devient de
moins en moins un lieu de vente mais de
prise de conseil pointus, de test d’utilisation ou de
« butinage » au sein d’un lieu
dont l’esthétique jouera un rôle quasi discriminant
ð SMALL is beautiful :
réduction croissante des espaces de stock et de logistique, un lieu petit peut
largement suffire
Le rapport à la consommation
Une évolution sensible de
thématiques types écologie, développement durable, nourriture saine, circuit
courts ou encore volonté de se réapproprier un statut de consom’acteur (et non
plus de consommateur passif). C’est complexe à saisir (trop ou pas assez,
zapping ou militantisme) : il faut l’intégrer dans une perspective qui est
inclusive : accueillir de nouveaux acteurs (associatifs par exemple),
initiatives citoyennes qui se fédèrent (ex ruche qui dit oui), nouveaux modes
participatifs (exemple des concerts privés)
ð Une proximité non plus
physique où l’on ne vend du produit mais de la RELATION (du lien réfléchi
et riche en substance)
ð Des modèles économiques
très hétérogènes avec des défis de coopétition entre association et commerce
(coopération + compétition)
ð Cohabiter en inventant
des partenariats qui n’existent pas
2ème temps :
Qu’associe-t-on à la notion de centre-ville ?
Un principe d’association
d’idées a permis de faire émerger un certain nombre de représentations
Un centre-ville est un
lieu où il y a du monde (à l’image du marché le samedi mardi, le centre-ville
serait un lieu où c’est samedi matin tous les jours)
Un centre-ville est un
lieu où l’on peut circuler sans « prise de tête » avec une grande
accessibilité pour tous et un déplacement piétons pour tous (personnes âgées,
poussettes, …)
Un centre-ville est un
centre d’intérêt. La notion d’intérêt est reliée à différentes dimensions
principalement commerciales (courses prioritaires, commerce de proximité,
banque, santé, bar)
Le centre-ville est
rattaché à une histoire et un patrimoine historique que l’on visite et qui est
un facteur touristique indéniable
3ème temps :
Des questionnements sur l’identité
à donner au centre-ville
Le centre-ville
questionne l’idée de proximité : certains quartiers éloignés du centre-ville
ne voient pas forcément d’intérêt à venir en raison de la proximité précisément
de commerces utiles. Dès lors l’idée même d’un centre-ville est réinterrogé à
la lumière de la notion de quartier et de la vitalité de quartier (déjà
existante).
De ce découpage quasi
naturel sur un plan géographique il en reste pas moins l’idée de ville dans son
entièreté : le centre-ville et sa vitalité finalement interroge la
vitalité de toute la ville et sa capacité à se faire rencontrer les différents
quartiers. Sinon le risque est la perte de la mixité, de sa richesse citoyenne
(socialement, culturellement et économiquement).
Le centre-ville joue
indéniablement un rôle dans le rappel à chacun du vivre ensemble non comme lieu
unique d’attractivité mais comme un lieu de vitalité et d’irrigation de toute
la ville. Le centre-ville serait alors un cœur (non centrale polarisante) mais dans
sa fonction biologique d’impulsion et de routage vers tous les autres lieux de
vie de la ville.
4ème temps :
Idées en vrac de ce qu’on
aimerait voir
Un manège pour enfant, un Kiosque à musique, des itinéraires,
une bourse au plante, un parc ludothèque, une brocante par thème, des bars
ouverts, un lieu de concert et d’artiste
5ème temps :
Leviers pour vitaliser
·
Le besoin d’une offre globale : principalement sous l’impulsion
des acteurs commerciaux, il parait nécessaire d’une plus grande concertation
entre les différents acteurs de la ville pour définir une offre globale. Elle
ne doit pas être que commerciale ou touristique. Elle doit créer du plaisir au
citoyen. Et ce AU QUOTIDIEN donc une offre « imaginative, dynamique et se
réinventant en permanence » et qui dépasse le simple évènementiel.
·
Une attention particulière à ce qui se voit : les locaux fermés
ou inoccupés (centre-ville ou sur la nationale). La vitalité passe aussi par
une prise en main concertée et imaginative sur l’apparence et impulser de l’occupation
et de l’activité au sein de locaux. Des solutions existent ou peuvent se
réinventer en termes de durée d’engagement réduit, ou de prise en charge par la
mairie d’un loyer récurrent et remis à disposition d’entrepreneurs sur une
période d’incubation. A cela s’ajoute une plus grande attention à la verdure et
à l’embellissement des espaces (quid d’une terrasse de restaurant quand il
ferme ?)
·
Une fertilisation croisée à orchestrer : un vivier d’initiatives
(personnelles, associatives ou autres) existe à Beaugency. Mais elles sont sous
exploitées. L’enjeu n’est plus de penser en termes de lieu dédié à une activité
(théâtre, cinéma, maison de la jeunesse, jardin partagée, école, …). Il
convient de concevoir toute la ville comme une scène d’expression où chaque
initiative peut alors créer une qualité de lien (entre chaque côté de la nationale, entre
quartier, entre classe sociale, entre économique et sociale, etc.). Ainsi prennent
un sens encore plus attractif un concours de slam dans une école, un débat
citoyen dans une église, une initiation à l’économie et à la finance dans un
jardin partagé.
Conclusion sous forme
de liste d’action :
·
Participation
citoyenne à l’enquête des commerçants sur l’offre globale incluant le commerce /artisanat ET le tissu
associatif
·
Co
création d’un calendrier annuel de toutes les initiatives et animations (associatives
et autres) puis réflexion pour créer de la fertilisation croisée
Prochain rendez-vous /
POLITIQUE FICTION :
Y a-t-il une place pour un développement économique durable
(écologique, social, humain) à BEAUGENCY ?
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