Vers une réalité de la citoyenneté au niveau local … (2)


La citoyenneté au niveau local est une innovation sociale. Accepter d’inclure le citoyen dans son mode de fonctionnement, le reconnaitre comme un interlocuteur, le laisser s’exprimer impose que le politique et le citoyen s’inscrive dans une démarche de CO-CREATION.

Mais la co-créer entre un POLITIQUE et UN CITOYEN repose sur certain nombre de règles du jeu qu’il convient de comprendre, de travailler et sur lesquelles il faut être en situation permanente d’apprentissage.

Trois dimensions paraissent indispensables à la Co-Création.

Tout d’abord, une mutualisation de compétences de part et d’autre.

L’apport de chacun en termes de compétences doit avoir pour objectif l’élaboration d’une relation long terme non utilitariste avec un principe gagnant-gagnant en termes d’innovation : dans la démarche, le résultat ou l’intégration de nouveaux modes de pensée.

Au-delà des mots, la notion de mutualisation de compétences sous-entend que chacun peut compter sur l’autre et que chacun vient AVEC des compétences que l’autre lui reconnait et sait valoriser. Il ne s’agit pas d’osmose (bien ensemble) mais de symbiose (créer quelque chose de nouveau à partir des 2 partenaires).

Ces compétences sont reconnues et valorisées par chacun, à leur juste valeur et a priori.

 

Ensuite, la mise en vigueur d’une charte de confiance  reposant sur 3 valeurs et leurs modes opératoires correspondant

La première valeur est l’engagement : pour cela, il s’agit d’établir un niveau d’égalité des parties impliquées. Certes le niveau institutionnel ou associatif peut être engagé mais il s’agit de descendre à un niveau interpersonnel, identifié pour assurer un dialogue entre individus et non pas abstrait. Dès lors, il peut y avoir RECIPROCITE dans les propos, les promesses, les engagements et les contributions.

La deuxième valeur est l’humilité : l’ouverture à l’autre passe par une parole et une écoute bienveillante, respectueuse de l’individu (indépendamment de ses origines et de ses aptitudes). Le respect n’est pas que dans l’écoute silencieuse mais surtout dans l’accompagnement à faire entendre la parole de l’autre. Dès lors, la règle en vigueur n’est pas le consensus (plus petit dénominateur commun) mais bien la CONCILIATION (chaque point est travaillé car inclus et considéré).

La troisième valeur est la pédagogie : la montée en compétence de chacun doit être une priorité, le dialogue ne suffit pas, il faut que de part et d’autre, il y ait ambition d’apprendre, progresser. Pour cela, la vérité s’acquiert au sein d’EXPERIMENTATION où l’échec/réussite est source d’apprentissage.

 

Enfin, une gouvernance partagée doit être inventée pour associer le citoyen (sans pour autant déléguer son pouvoir de politique) à tous les niveaux des projets impliquant pour la vie de la commune (court et long terme).

3 niveaux sont à considérer :

1.       la stratégie : là où l’on dessine et évalue les grandes orientations, on élimine des options pour en prioriser d’autres, bref là on dessine un CAP cohérent et rationnel.

 

2.       les décisions : là où l’on tranche, l’on fait des choix opérationnels en accord avec la stratégie fixée

 

3.       le management : là où l’on articule les ressources et l’on pilote le bon déroulé du projet en accord avec des indicateurs de performances économiques, financiers mais aussi social, humain et écologique

On voit alors que la CO-CREATION est une orientation à la fois réaliste (suffit de suivre les règles du jeu) et ambitieuse quant au cadre traditionnel des pratiques. Voilà pourquoi cela s’appelle de l’innovation sociale.

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